Crise de change émergente : le yen enregistre la plus forte baisse parmi les devises du G10
Depuis ce trimestre, le yen s’est continuellement déprécié face au dollar, avec une baisse d’environ 4,5 %, ce qui le place en tête des monnaies du groupe des (G10). Ces derniers jours, le yen a brièvement chuté à un niveau historiquement bas de 155,04 yen pour 1 dollar, créant une tension sur le marché. Le ministre japonais des Finances, Shōzō Akiyama, a exprimé sa vigilance au Parlement, soulignant que la volatilité du marché est devenue excessivement extrême et rapide, et que les effets négatifs de la faiblesse du yen deviennent de plus en plus apparents. Les autorités surveillent de près toute fluctuation anormale avec une grande vigilance.
Comparaison historique : une intervention plus complexe cette année
En revisitant l’expérience d’intervention de la Banque du Japon l’année dernière, celle-ci avait principalement consisté en achats sur le marché avant une hausse des taux d’intérêt, avec des résultats relativement clairs. Cependant, la situation actuelle est tout autre. Alors que la nouvelle Première ministre, Sanae Takaichi, prône un ralentissement du rythme de hausse des taux, les autorités japonaises seront confrontées à une contradiction politique si elles veulent soutenir le taux de change du yen : d’un côté, elles encouragent une expansion des dépenses fiscales, de l’autre, elles tentent d’empêcher la faiblesse du yen par des interventions sur le marché, une stratégie de couverture qui est difficilement viable à long terme.
De plus, toute intervention sur le marché nécessitera de puiser dans les réserves de change du Japon, qui doivent également soutenir les investissements aux États-Unis pour apaiser le président Trump, ce qui aggrave encore la situation financière du pays.
Réponse officielle : prudence mais actions limitées
Marito Ueda, économiste en chef chez SBI FXTrade, indique que si la politique d’expansion fiscale de Sanae Takaichi se poursuit, même si le gouvernement japonais parvient à empêcher à court terme la dépréciation du yen par des interventions, le yen finira par s’affaiblir davantage. Cela signifie que toute intervention ne sera qu’une solution provisoire, sans traiter la cause profonde.
Le ministère japonais des Finances avait déjà intervenu l’année dernière lorsque le yen était tombé autour de 160,17, en effectuant plusieurs interventions supplémentaires à des niveaux clés comme 157,99, 161,76 et 159,45. Les responsables ont déclaré qu’ils se concentraient davantage sur l’amplitude et la vitesse de fluctuation du taux de change plutôt que sur des niveaux précis. Depuis la mi-octobre, le yen a connu une volatilité cumulée de plus de 5 yens.
Attentes du marché : seuil d’intervention proche
Jane Foley, stratégiste en devises chez ABN AMRO, pense que si les inquiétudes concernant une intervention n’empêchent pas efficacement le yen de tomber nettement en dessous de 155 face au dollar, le risque d’une nouvelle intervention augmentera considérablement. Yujiro Goto, stratégiste en devises chez Nomura Securities, indique qu’une fois que le dollar/yen franchira la barre des 155, la probabilité que les autorités japonaises renforcent leur discours en faveur d’une intervention augmente, tout comme le risque que la Banque du Japon augmente ses taux en décembre.
Variables futures : la hausse des taux comme enjeu clé
La majorité des observateurs du marché estiment qu’une intervention seule, sans coordination avec une politique de hausse des taux, aura un effet limité. La Banque du Japon annoncera sa prochaine décision de politique monétaire le 19 décembre. Selon une enquête de Bloomberg, la majorité des économistes prévoient une hausse des taux en janvier prochain. Les déclarations du ministre américain des Finances, Bessent, renforcent cette anticipation, en appelant le nouveau gouvernement japonais à donner plus de latitude à la Banque centrale pour faire face à l’inflation et à la volatilité excessive du taux de change — ce qui revient en substance à soutenir une hausse des taux.
Hirofumi Suzuki, stratégiste en devises en chef chez Sumitomo Mitsui Banking Corporation, ajoute que toute intervention du Japon pourrait nécessiter l’accord préalable des États-Unis, mais Washington semble davantage en faveur d’une hausse des taux que d’une intervention directe sur le marché, ce qui limite encore plus l’espace d’action des autorités japonaises.
La dépréciation actuelle du yen est devenue un enjeu majeur pour le marché. La manière dont les autorités japonaises équilibreront la nécessité de soutenir la croissance fiscale tout en stabilisant le yen sera déterminante pour l’évolution du marché à venir.
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Le risque de baisse du yen s'intensifie, les autorités japonaises confrontées à un dilemme politique
Crise de change émergente : le yen enregistre la plus forte baisse parmi les devises du G10
Depuis ce trimestre, le yen s’est continuellement déprécié face au dollar, avec une baisse d’environ 4,5 %, ce qui le place en tête des monnaies du groupe des (G10). Ces derniers jours, le yen a brièvement chuté à un niveau historiquement bas de 155,04 yen pour 1 dollar, créant une tension sur le marché. Le ministre japonais des Finances, Shōzō Akiyama, a exprimé sa vigilance au Parlement, soulignant que la volatilité du marché est devenue excessivement extrême et rapide, et que les effets négatifs de la faiblesse du yen deviennent de plus en plus apparents. Les autorités surveillent de près toute fluctuation anormale avec une grande vigilance.
Comparaison historique : une intervention plus complexe cette année
En revisitant l’expérience d’intervention de la Banque du Japon l’année dernière, celle-ci avait principalement consisté en achats sur le marché avant une hausse des taux d’intérêt, avec des résultats relativement clairs. Cependant, la situation actuelle est tout autre. Alors que la nouvelle Première ministre, Sanae Takaichi, prône un ralentissement du rythme de hausse des taux, les autorités japonaises seront confrontées à une contradiction politique si elles veulent soutenir le taux de change du yen : d’un côté, elles encouragent une expansion des dépenses fiscales, de l’autre, elles tentent d’empêcher la faiblesse du yen par des interventions sur le marché, une stratégie de couverture qui est difficilement viable à long terme.
De plus, toute intervention sur le marché nécessitera de puiser dans les réserves de change du Japon, qui doivent également soutenir les investissements aux États-Unis pour apaiser le président Trump, ce qui aggrave encore la situation financière du pays.
Réponse officielle : prudence mais actions limitées
Marito Ueda, économiste en chef chez SBI FXTrade, indique que si la politique d’expansion fiscale de Sanae Takaichi se poursuit, même si le gouvernement japonais parvient à empêcher à court terme la dépréciation du yen par des interventions, le yen finira par s’affaiblir davantage. Cela signifie que toute intervention ne sera qu’une solution provisoire, sans traiter la cause profonde.
Le ministère japonais des Finances avait déjà intervenu l’année dernière lorsque le yen était tombé autour de 160,17, en effectuant plusieurs interventions supplémentaires à des niveaux clés comme 157,99, 161,76 et 159,45. Les responsables ont déclaré qu’ils se concentraient davantage sur l’amplitude et la vitesse de fluctuation du taux de change plutôt que sur des niveaux précis. Depuis la mi-octobre, le yen a connu une volatilité cumulée de plus de 5 yens.
Attentes du marché : seuil d’intervention proche
Jane Foley, stratégiste en devises chez ABN AMRO, pense que si les inquiétudes concernant une intervention n’empêchent pas efficacement le yen de tomber nettement en dessous de 155 face au dollar, le risque d’une nouvelle intervention augmentera considérablement. Yujiro Goto, stratégiste en devises chez Nomura Securities, indique qu’une fois que le dollar/yen franchira la barre des 155, la probabilité que les autorités japonaises renforcent leur discours en faveur d’une intervention augmente, tout comme le risque que la Banque du Japon augmente ses taux en décembre.
Variables futures : la hausse des taux comme enjeu clé
La majorité des observateurs du marché estiment qu’une intervention seule, sans coordination avec une politique de hausse des taux, aura un effet limité. La Banque du Japon annoncera sa prochaine décision de politique monétaire le 19 décembre. Selon une enquête de Bloomberg, la majorité des économistes prévoient une hausse des taux en janvier prochain. Les déclarations du ministre américain des Finances, Bessent, renforcent cette anticipation, en appelant le nouveau gouvernement japonais à donner plus de latitude à la Banque centrale pour faire face à l’inflation et à la volatilité excessive du taux de change — ce qui revient en substance à soutenir une hausse des taux.
Hirofumi Suzuki, stratégiste en devises en chef chez Sumitomo Mitsui Banking Corporation, ajoute que toute intervention du Japon pourrait nécessiter l’accord préalable des États-Unis, mais Washington semble davantage en faveur d’une hausse des taux que d’une intervention directe sur le marché, ce qui limite encore plus l’espace d’action des autorités japonaises.
La dépréciation actuelle du yen est devenue un enjeu majeur pour le marché. La manière dont les autorités japonaises équilibreront la nécessité de soutenir la croissance fiscale tout en stabilisant le yen sera déterminante pour l’évolution du marché à venir.