Le 2 décembre, le marché crypto a semblé appuyer sur le bouton pause avant d’écraser l’accélérateur : d’abord, le Bitcoin a entraîné la chute, passant sous les 84 000 dollars et perdant plus de 8 % en 24 heures. La capitalisation totale du marché crypto a également chuté sous la barre des 3 000 milliards de dollars. Pire encore, la liquidation totale sur l'ensemble du réseau a atteint 974 millions de dollars, avec plus de 260 000 comptes réduits à zéro, dont 851 millions de dollars sur des positions longues.

Comment ce bain de sang est-il arrivé ? La Banque du Japon a soudainement laissé entendre une possible hausse des taux en décembre, faisant osciller le taux de change USD/JPY entre 155 et 160. Ce signal faucon a instantanément resserré les anticipations de liquidité mondiale, entraînant la chute collective des actifs à risque. Le cofondateur de Threshold Network a été clair : la manœuvre de la Banque du Japon ébranle les fondations de tous les actifs risqués.

Alors que la panique n’était pas encore retombée, une rumeur a couru selon laquelle la société Strategy pourrait être contrainte de vendre ses bitcoins pour assurer le paiement des dividendes, en raison de la faiblesse des prix du BTC et de tensions de liquidité. Heureusement, l’entreprise a vite publié un communiqué rassurant : elle dispose de 1,44 milliard de dollars de réserves (provenant de la vente d’actions ordinaires de classe A), afin de garantir au moins 12 mois de versement de dividendes, et ambitionne même de constituer un coussin de trésorerie couvrant plus de 24 mois.

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. S&P Global Ratings a soudainement abaissé la note de stabilité de l’USDT, avertissant qu’une nouvelle chute du bitcoin pourrait entraîner un sous-collatéralisation. Arthur Hayes a même lancé une déclaration choc : « Si l’or + les positions BTC chutent de 30 %, l’USDT devient insolvable. » Mais le PDG de Tether a rapidement répliqué, soulignant que les fonds propres du groupe approchent les 30 milliards de dollars, et que l’évaluation de S&P n’a pas pris en compte les capitaux supplémentaires ni les bénéfices des bons du Trésor.

L’environnement macroéconomique n’a laissé aucune issue au marché : attentes de baisse des taux à court terme déçues, inflation persistante, marché de l’emploi affaibli, risques géopolitiques accrus, pression croissante sur les consommateurs… Tous ces facteurs se sont combinés pour plomber les actifs à risque ces deux derniers mois. Le fondateur de Cardiff l’a dit sans détour : à l’approche de la réunion de la Fed et avec des données d’inflation incertaines, les investisseurs institutionnels n’osent pas toucher à un bitcoin aussi volatil. Personne ne veut se faire piéger si Powell devient « faucon » à nouveau.

La tempête du 2 décembre a exposé toute la fragilité du marché crypto. Que va-t-il se passer ensuite ? Tout le monde attend la réponse.