Tinci Materials vient tout juste de révéler une nouvelle : trois cadres clés prévoient de réduire leur participation. Le vice-président du conseil d’administration Xu Sanshan, le directeur et vice-directeur général Gu Bin, ainsi que le vice-directeur général Shi Litao, envisagent de céder, via enchères centralisées, jusqu’à 924 000 actions (soit 0,0457 % du capital total) sur une période de trois mois, à compter de 15 jours de bourse après l’annonce. Leur raison ? Version officielle – besoins personnels de liquidités.

Qu’est-ce qui rend cette affaire intéressante ?

Commençons par le timing. En novembre, le cours de l’action venait tout juste de subir une correction. À ce moment précis, une vente collective de la part des dirigeants ne peut qu’inciter le marché à s’interroger : pensent-ils que le sommet de la phase est atteint ? Historiquement, ce type d’opération a souvent pour effet de refroidir les velléités de rebond.

Regardons maintenant l’ampleur. Au fond, 924 000 actions, ce n’est pas énorme. Mais le fait que cela vienne d’un trio composé du vice-président, d’un directeur et d’un vice-directeur général, cela prend une toute autre dimension symbolique. Dans un contexte émotionnel fragile, cela peut aisément être interprété comme un manque d’optimisme de la part des initiés sur l’évolution à court terme du titre.

Autre élément de contexte : la société prépare son introduction à la Bourse de Hong Kong et vient tout juste de finaliser le rachat de ses obligations convertibles. Lors d’opérations majeures de ce type, il n’est pas rare de voir les dirigeants ajuster leur participation, mais cela suscite néanmoins des interrogations sur la valorisation ou le timing.

Qu’en déduire pour le cours de l’action ?

L’impact sur le moral des investisseurs sera inévitable. L’un des effets les plus immédiats d’une cession collective par les dirigeants, c’est de saper la confiance dans le titre. Si, en plus, le marché ou le secteur des énergies nouvelles faiblit, la nouvelle risque d’être amplifiée et la pression sur le cours devrait se traduire par une volatilité accrue à court terme.

Mais le fondamental reste solide. Un désengagement de 0,0457 % du capital, pour une action aussi liquide que Tinci Materials, aura un effet limité sur le marché. Au premier trimestre 2025, le bénéfice net a progressé de plus de 30 % en glissement annuel, et sur les trois premiers trimestres, le bénéfice net attribué aux actionnaires a connu une croissance supérieure à 24 %. Ce sont des chiffres tangibles.

L’aspect sectoriel est encore plus déterminant : le marché du LiPF6 (hexafluorophosphate de lithium) montre déjà des signes de rééquilibrage offre-demande et une remontée des prix, l’ensemble du secteur sortant d’un creux cyclique. L’entreprise avance sur la technologie des électrolytes à base de sulfures pour batteries solides (, avec des essais pilotes en cours, développe des bases à l’étranger et son projet d’introduction à Hong Kong attire des capitaux longs prêts à profiter des fluctuations.

Bref, il s’agit ici davantage d’un « test émotionnel » : la volatilité à court terme est probable, mais il y a peu de marge pour une chute majeure — la pression vendeuse réelle est très faible et les fondamentaux s’améliorent. Un jeu de stratégie qui mérite l’attention.